En deux-mille-vingt-et-un, écrire de nouveaux chemins

Dernière révision : 7 janvier 2021

Après avoir enterré comme il se doit cette bien curieuse année 2020, nous voilà au seuil de 2021 : une belle page blanche à remplir de jolis mots ! Janvier, c’est le mois des grandes résolutions, le mois où tout est encore possible. Pour cette nouvelle année, je nous souhaite d’utiliser les bons mots pour décrire le chemin que nous souhaitons construire vers l’avenir.

Où voulons-nous aller ?

Certes, la période n’est pas faste. Mais il faut voir le bon côté des choses : la crise sanitaire nous ramène à l’essentiel ! Passer une soirée avec nos proches pour le réveillon de Noël prend soudain une dimension nouvelle. Nous voilà suspendu.e.s ensemble à un instant rare et précieux. Le confinement, pause forcée dans nos plannings très – trop – chargés, nous sort de notre train-train quotidien. Pour certain.e.s, nous avons profité de ces moments pour gamberger sur ce que nous voulons pour nous-mêmes et pour l’avenir de nos enfants entre deux séances de pâtisserie et un apéro WhatsApp avec les ami.e.s.

Peut-être faut-il commencer par utiliser les bons mots pour décrire la situation dans laquelle nous nous trouvons ? Albert Camus écrivait : « mal nommer un objet, c’est ajouter au malheur de ce monde. » J’ai toujours trouvé que nous mettions la réalité émotionnelle du monde auquel nous appartenons à distance par notre langage, en particulier le jargon de l’entreprise et plus encore celui de nos institutions.

Un exemple : quand nous disons « environnement » ne faudrait-il pas plutôt employer des mots qui décrivent le monde que nous aimons, ce à quoi nous sommes attaché.e.s par la chair et le cœur : « terre, mer, air, chênes, oiseaux, papillons, truites, mûriers, pommes, cerfs, poires, odeur des feuilles mortes après la pluie, parfum des cerisiers en fleur, vignes, vin,… » ? Sur ce sujet du lien entre langage sensible et réalité du monde, je vous conseille la lecture de l’essai du philosophe David Abram « Comment la Terre s’est tue », aux éditions La Découverte.

Est-ce que « développement durable » décrit correctement ce que nous devons faire ? Ne faudrait-il pas plutôt écrire « organisation de notre société dans les limites physiques du monde terrestre »? Cela signifierait concrètement poser le cadre du monde physique à la base de tout ce que nous envisageons pour demain. Le « développement durable » ne serait pas relégué à un simple exercice de communication mais bien à une stratégie prospective, au cœur même des chemins d’avenir tracés par nos entreprises et nos institutions.

C’est-à-dire, non plus dire mais faire réellement, s’engager vers le changement de manière concrète et en rendre compte à ses publics de façon honnête et transparente.

« Nous avons besoin de courage pour pouvoir espérer. »

Ce sont les mots de la journaliste et animatrice de la fresque du climat Juliette Nouel. J’aurais envie de dire pour ma part : « construire des fils d’espoir assez solides pour nous permettre d’avoir du courage. » C’est-à-dire imaginer des pistes solides pour construire un avenir vers lequel nous serions prêt.e.s à nous mettre en action collectivement. Cela signifie baser notre action et nos décisions sur des informations rigoureuses, à commencer par notre économie.

Baser notre action sur une info réaliste, c’est garder en tête les chiffres de la transition. Pour donner un ordre de grandeur, l’empreinte carbone moyenne des Français, qui s’élevait à 10,8 tonnes de CO2 en 2017, doit baisser d’environ 80% d’ici 2050 pour parvenir aux 2 tonnes de CO2 par an compatibles avec l’Accord de Paris. Nous avons baissé nos émissions de 7% en 2020 avec la crise Covid-19. Eh bien voilà, il va nous falloir continuer sur cette lancée tous les ans, même après la fin de la crise sanitaire. Pas de façon contrainte, mais de manière volontaire, en accélérant la transition vers des énergies bas-carbone, en repensant nos habitudes de vie dans des limites offertes par la Terre. Un sacré défi, n’est-ce pas ?

Des solutions existent, elles sont nombreuses, et d’autres, beaucoup d’autres, restent à inventer. Pour l’inspiration et le courage de retrousser nos manches, je vous encourage à lire deux livres de Rob Hopkins « Ils changent le monde ! » et « Et si… on libérait notre imagination pour créer le futur que nous voulons ? » chez Actes Sud.

Et vous, quels seraient vos mots d’avenir ?

Je vous propose de choisir vos propres mots pour décrire l’avenir comme le fait Juliette Nouel :

Puissions-nous trouver l’inspiration pour tracer ensemble nos chemins résilients vers l’avenir.

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(C) Photo de Une Ekodev

3 Commentaires

  • Reply Consultant Webmarketing 4 février 2021 at 17 h 19 min

    Quel bel article ! Plein de belles choses pour 2021 ! Je vais mettre les petits plats dans les grands pour continuer à tracer le chemin qui correspond à mes valeurs 🙂

  • Reply Eve Demange 6 février 2021 at 12 h 25 min

    Merci beaucoup ! Je vous souhaite un beau chemin en accord avec vos valeurs. Si j’en crois mon expérience, on y fait souvent d’heureuses rencontres 🙂

  • Reply Isabelle Delannoy: “The Internet can allow citizens to regain control of the story of our future.” - Thmmarketing.com 5 mai 2021 at 2 h 43 min

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